SpleenPluvioso, com toda a cidade irritado,
Despeja em grandes ondas seu sinistro frio
Na multidão sem cor do cemitério ao lado
E a mortalidade no bairro vazio.
Meu gato, aninhando-se no chão molhado,
Agita sem parar o corpo em arrepio;
Com a soturna voz de um fantasma gelado,
A alma de um poeta vai no meio-fio.
Lamenta-se o moscão, o fogo enfumaçado
Acompanha em falsete o relógio gripado
E num baralho fedendo a espermacete,
Herança de uma velha com hidropisia,
Lembram mortos amores, conversa sombria,
A rainha de espadas e um belo valete.
Spleen São tantas lembranças, que sinto ter mil anos.
Gavetas entupidas de notas e planos,
Promissórias, poemas, cobranças, canções,
E mechas de cabelo entre intimações,
Guardam menos segredos que o meu triste cérebro.
É uma pirâmide, um gigantesco féretro
Mais pesado de mortos que a vala comum.
-- Sou cemitério sem lua, cafarnaum
Onde rastejam vermes longos e gulosos
Que devoram sempre meus mortos mais saudosos.
Sou um velho boudoir com mofados buquês,
Roupas fora de moda sobre os somiês,
Onde só as ninfas nos pastéis desbotados
Aspiram o odor dos frascos destapados.
Não há nada mais longo que os trôpegos dias
Debaixo do inverno das neves mais frias,
Quando o tédio, fruto da morna indiferença,
Ganha imortalidade e onipresença.
-- Agora não és mais, ó ser superior,
Que um granito cercado de um vago pavor,
Dormindo no fundo do deserto à socapa,
Velha esfinge esquecida, perdida no mapa,
Mas que não perde o brio e ainda faz farol,
Cantando seus versos à luz do pôr-do-sol.
Spleen Eu sou como o monarca de um pais chuvoso,
Rico, mas incapaz, jovem e muito idoso,
Que, além de desprezar mesuras, rituais,
Se enjoa de seus cães e de outros animais.
Nada pode alegrá-lo, falcão nem caçada,
Nem seu povo morrendo em frente à sacada.
Do bufão favorito a balada indecente
Não distrai mais a testa do cruel doente;
Em tumba se transforma o leito no castelo,
E as damas para quem todo príncipe é belo
Não encontram mais uma roupa de rameira
Que tire um sorriso da jovem caveira.
O sábio que faz ouro não tem conseguido
Extirpar-lhe do ser o humor corrompido,
Nem os banhos de sangue, herança dos romanos,
Dos quais ainda se lembram velhos soberanos,
Conseguem esquentar o cadáver boçal
Onde corre o pus verde do Lete infernal.
SpleenQuando o céu baixo cai, pesado como tampa,
Sobre a mente que sofre a dor de um longo açoite,
Toldando do horizonte sua inteira rampa,
Fazendo o dia negro, mais triste que a noite,
Quando a terra se torna uma gelada cela,
Lugar onde a Esperança, imitando o morcego,
Vai roçando no muro a asa com cautela,
Ferindo-se no teto podre sem sossego;
Quando a chuva desdobra cortinas enormes,
De uma vasta prisão imitando a muralha,
E um povo calado de aranhas disformes
No fundo da cabeça tece sua malha,
Badaladas de sino irrompem com furor
E lançam para o céu um urro de heresia,
Almas penadas sem volta e sem amor,
A gritar e gemer de pé, por teimosia.
-- E um longo funeral, sem música ou tambor,
Desfila devagar na alma; a Esperança
Vencida chora e a Angústia carniceira
Finca no crânio meu sua negra bandeira.
Spleen Pluviôse, irrité contre la ville entière,
De son urne à grands flots verse un froid ténébreux
Aux pâles habitants du voisin cimetière
Et la mortalité sur les faubourgs brumeux.
Mon chat sur le carreau cherchant une litière
Agite sans repos son corps maigre et galeux;
L'âme d'un vieux poète erre dans la gouttière
Avec la triste voix d'un fantôme frileux.
Le bourdon se lamente, et la bûche enfumée
Accompagne en fausset la pendule enrhumée,
Cependant qu'en un jeu plein de sales parfums,
Héritage fatal d'une vieille hydropique,
Le beau valet de coeur et la dame de pique
Causent sinistrement de leurs amours défunts.
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Spleen J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets que mon triste cerveau.
C'est une pyramide, un immense caveau,
Qui contient plus de morts que la fosse commune.
-- Je suis un cimetière abhorré de la lune,
Où comme des remords se traînent de longs vers
Qui s'acharnent toujours sur mes morts les plus chers.
Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,
Où gît tout un fouillis de modes surannées,
Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher
Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché.
Rien n'égale en longueur les boiteuses journées,
Quand sous les lourds flocons des neigeuses années
L'ennui, fruit de la morne incuriosité
Prend les proportions de l'immortalité.
-- Désormais tu n'es plus, ô matière vivante!
Qu'un granit entouré d'une vague épouvante,
Assoupi dans le fond d'un Sahara brumeux
Un vieux sphinx ignoré du monde insoucieux,
Oublié sur la carte, et dont l'humeur farouche
Ne chante qu'aux rayons du soleil qui se couche.
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Spleen Je suis comme le roi d'un pays pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très-vieux,
Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,
S'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bêtes.
Rien ne peut l'égayer, ni gibier, ni faucon,
Ni son peuple mourant en face du balcon.
Du bouffon favori la grotesque ballade
Ne distrait plus le front de ce cruel malade;
Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau,
Et les dames d'atour, pour qui tout prince est beau,
Ne savent plus trouver d'impudique toilette
Pour tirer un souris de ce jeune squelette.
Le savant qui lui fait de l'or n'a jamais pu
De son être extirper l'élément corrompu,
Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent,
Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent,
Il n'a su réchauffer ce cadavre hébété
Où coule au lieu de sang l'eau verte du Léthé.
Spleen Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Quand la terre est changé en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrément.
-- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
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