Charles Baudelaire, tradução Jorge Pontual
Don Juan aux enfers
Quand Don Juan descendit vers l'onde souterraine
Et lorsqu'il eut donné son obole à Charon,
Un sombre mendiant, l'oeil fier comme Antisthène,
D'un bras vengeur et fort saisit chaque aviron.
Montrant leurs seins pendants et leurs robes ouvertes,
Des femmes se tordaient sous le noir firmament,
Et, comme un grand troupeau de victimes offertes,
Derrière lui traînaient un long mugissement.
Sganarelle en riant lui réclamait ses gages,
Tandis que Don Luis avec un doigt tremblant
Montrait à tous les morts errant sur les rivages
Le fils audacieux qui railla son front blanc.
Frissonnant sous son deuil, la chaste et maigre Elvire,
Près de l'époux perfide et qui fut son amant,
Semblait lui réclamer un suprême sourire
Où brillât la douceur de son premier serment.
Tout droit dans son armure, un grand homme de pierre
Se tenait à la barre et coupait le flot noir;
Mais le calme héros, courbé sur sa rapière,
Regardait le sillage et ne daignait rien voir.
Dom Juan nos infernos
Quando ao mundo da treva desceu Don Juan,
Assim que a Caronte o óbolo pagou,
Um mendigo sombrio, mirada malsã
E braço vingador, cada remo tomou.
Com as roupas abertas e os seios de fora,
Um bando de mulheres, na negra manhã,
Rebanho sensual que matadouro implora,
Mugia atrás do herói num lânguido cancã.
Leporelo, a zombar, o salário cobrava.
O velho Don Luís, totalmente tantã,
Apontava a um morto, que ali passava,
O filho que jogou na lama o seu clã.
Histérica de dor, a casta e magra Elvira,
Ao marido traidor que era o seu afã,
Suplicava um último olhar sem mentira,
Um sorriso com a velha pose de galã.
O gigante de pedra, visão imponente,
Assomava à proa tal Leviatã,
Mas o calmo herói, a tudo indiferente,
Olhava sem temor o reino de Satã.
1 comment:
Parabéns pelo blog. A tradução do Baudelaire é sua? Gostei muito.
Um abraço.
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