Charles Baudelaire, tradução Jorge Pontual
Les Phares
Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse,
Oreiller de chair fraîche où l'on ne peut aimer,
Mais où la vie afflue et s'agite sans cesse,
Comme l'air dans le ciel et la mer dans la mer;
Os Faróis
Rubens, rio de olvido, jardim da preguiça,
coxim de carne branca que não deixa amar,
mas onde a vida flui, se enfurece e atiça
-- é ar dentro do céu e mar dentro do mar;
Léonard de Vinci, miroir profond et sombre,
Où des anges charmants, avec un doux souris
Tout chargé de mystère, apparaissent à l'ombre
Des glaciers et des pins qui ferment leur pays;
Leonardo da Vinci, espelho profundo,
onde anjos sedutores, sorriso lunar
coalhado de mistério, afloram num mundo
de geleiras e bosques, sombrio lugar;
Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures,
Et d'un grand crucifix décoré seulement,
Où la prière en pleurs s'exhale des ordures,
Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement;
Rembrandt, triste hospital, gemidos pelos cantos,
nas paredes apenas uma imensa cruz,
onde o lixo recende a orações e prantos
e entra só um raio gelado de luz;
Michel-Ange, lieu vague où l'on voit des Hercules
Se mêler à des Christs, et se lever tout droits
Des fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts;
Michelangelo, vago lugar de gigantes
e Cristos que se erguem numa convulsão,
fantasmas do crepúsculo, corpos possantes
a rasgar o sudário, estendida mão;
Colères de boxeur, impudences de faune,
Toi qui sus ramasser la beauté des goujats,
Grand coeur gonflé d'orgueil, homme débile et jaune,
Puget, mélancolique empereur des forçats;
Ira de lutador, fauno libidinoso,
tu que soubeste achar beleza nas ralés,
vaidoso coração, homem fraco e feioso,
Puget, imperador sombrio dos galés;
Watteau, ce carnaval où bien des coeurs illustres,
Comme des papillons, errent en flamboyant,
Décors frais et légers éclairés par des lustres
Qui versent la folie à ce bal tournoyant;
Watteau, um carnaval onde seres ilustres,
borboletas flutuam a resplandecer,
leves alegorias e cenários, lustres
que inundam de loucura o baile do prazer;
Goya, cauchemar plein de choses inconnues,
De foetus qu'on fait cuire au milieu des sabbats,
De vieilles au miroir et d'enfants toutes nues,
Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas;
Goya, coisas jamais vistas num pesadelo,
fetos a cozinhar na fúria dos sabás
e bruxas ao espelho e meninas em pelo
rebolando os quadris pra tentar Satanás;
Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé par un bois de sapins toujours vert,
Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges
Passent, comme un soupir étouffé de Weber;
Delacroix, anjos maus entre lagos de sangue
sob a sombra de sempre verdes pinheirais,
onde, como de Weber um suspiro exangue,
passam pelo céu negro fanfarras fatais;
Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,
Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,
Sont un écho redit par mille labyrinthes;
C'est pour les coeurs mortels un divin opium!
C'est un cri répété par mille sentinelles,
Un ordre renvoyé par mille porte-voix;
C'est un phare allumé sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois!
Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité!
São maldições, blasfêmias, clamores famintos,
êxtase, repulsão, choro, pelo-sinal,
um eco repetido por mil labirintos,
ópio divino para o coração mortal!
É um grito ecoado por mil sentinelas,
Um canto retomado por mil menestréis,
Farol a iluminar mais de mil cidadelas,
Apelo de poetas sem voz nas babéis!
Este grito de dor que vai de era em era
E ao pé da eternidade vem morrer, Senhor,
Este soluço ardente, revolta sincera,
É a prova mais clara do nosso valor!
Sunday, June 12, 2005
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